Aujourd’hui était la dernière étape de mon périple à vélo en solo. Rallier Paris à Bordeaux en passant par la Vendée, un joli voyage de 937 kilomètres au total.
Quand je me suis levée ce matin, il pleuvait des grosses gouttes… j’ai attendu 10h pour partir en espérant que la pluie s’arrête ou qu’elle soit plus fine.
Je me suis habillée en conséquence, c’est à dire que j’avais mon kway de pluie par dessus la tenue habituelle ainsi qu’un pantalon de pluie que je n’avais pas tellement étrenné.
La piste était belle en partant d’Etauliers. J’ai eu une autoroute de vélo jusqu’à Blaye. C’était parfait.
Le décor a évolué depuis que je suis partie. J’ai commencé avec les châteaux de la Loire, les forêts, les champs agricoles, les dunes, la forêt de pins, pour enfin arriver aux paysages de cépages à perte de vue.
Du côté de la Gironde, la Dordogne et la Garonne, les paysages sont beaucoup plus vallonnés qu’au bord de la Loire.
Sur ma route, j’ai croisé quelques belles églises, des cépages, beaucoup. J’ai même remarqué qu’il y avait des tas de bois aux alentours des vignes, je me rends compte que les vignerons se tiennent prêts en cas de gel. C’est impressionnant à voir.
J’ai vraiment pris mon temps aujourd’hui et je n’ai pas vu les kilomètres passer.
Le ciel était couvert, j’ai eu de temps à autre de la pluie. Il pleuvait, je m’arrêtais pour remettre mon kway et mon pantalon, quand il ne pleuvait plus, je m’arrêtais pour tout retirer. Parce que rouler dans une espèce de sauna, c’est juste pas cool. Le plastique colle aux cuisses. C’est désagréable je trouve.
Le ciel s’est découvert. Jai eu du soleil, je me suis dit que ça valait le coup d’espérer un peu quand même. J’ai commencé à longer la Gironde et la Garonne plus sereinement. Il y avait de belles maisons en pierre de taille tout le long de la rivière avec des jardins en fleurs, c’était beau.
À St Vincent de Paul, j’ai pris un pont qui a été construit durant la période Eiffel. On reconnaît bien la structure de la Tour Eiffel sauf qu’elle est bleue pour le pont. Arrivée en haut de ce pont, je me suis arrêtée pour admirer la rivière. Elle était immense, plus large que la Loire. Le débit de l’eau était aussi visible que sur la Loire, on voyait les remous de l’eau. L’eau n’était pas de la même couleur. Plus dans les tons marrons alors que la Loire c’était plus vert.
En arrivant sur les hauteurs de Bordeaux, j’ai vu le pont Chaban Delmas au loin. J’ai descendu la côte (pas les cheveux au vent mais je suis restée prudente, c’est souvent quand on est fatiguée qu’il peut arriver quelque chose). Je suis allée déposer mes affaires à Cenon et je suis repartie finir cette étape à Bordeaux le nez en l’air. Bordeaux est une ville très cyclable, même si je trouve que ça roule un peu dans tous les sens. Il faut croire que le retour à la civilisation n’est pas aussi simple… après 3 semaines de vélo.
En roulant, je me faisais la réflexion que c’était l’étape de l’espérance. D’une part, parce que quand j’étais plus jeune j’ai lu une saga de Christian Signol, la rivière Espérance qui raconte une histoire d’un jeune qui veut devenir gabardier, dans le secteur du Périgord, la Dordogne, la Garonne avec Libourne et Bordeaux.
D’autre part, l’espérance de pouvoir réaliser quelque chose, d’un avenir meilleur que je peux espérer voir arriver professionnellement.
Et puis, aussi la fin d’une espérance en quelque sorte aussi, j’ai réussi à faire ce que j’avais décidé : rallier Paris à Bordeaux à vélo en solo. Je sais que je l’ai fait et je peux être fière de moi !
Cette étape était finalement la plus longue de toutes : 80 kilomètres avec beaucoup de dénivelé.
Merci à vous qui m’avez suivi durant ce périple en solo. Demain, je reprends le TGV et je rentre à Paris retrouver ma famille.